Ces paroles d’Esaïe sont formidables. Elles peuvent réjouir avant d’avoir vu ce qui est promis.
Nous traversons des situations difficiles dans la vie, au point que nous avons parfois l’impression que la parole sera prise en étau par ces difficultés. Pourtant, la vérité est que c’est la parole qui va bouleverser ces situations.
Il est évident que la femme dont il est question dans ce texte représente Israël, la femme promise, la nation élue. Par extension, cette femme représente tout enfant de Dieu, donc nous l’Eglise. Car la parole de Dieu déclare que nous ne sommes plus du dehors, mais nous sommes participants à la nature du Christ. Par conséquent, nous avons les mêmes droits qu’Israël (Ephésiens 2 :11-13).
Cela se confirme par la désignation de l’Eglise comme l’épouse du Christ. Dans l’Ancien Testament, c’est Israël qui était le peuple de Dieu, dans la nouvelle alliance, c’est l’Eglise. Et toutes ces promesses nous concernent en tant qu’Eglise.
Le Seigneur a utilisé cette image de l’épouse pour montrer le lien fort qui l’unit à son peuple. C’est pourquoi dans la maison de Dieu, on ne peut pas comprendre qu’un enfant de Dieu reste insensible quand on élève des chants au Seigneur.
Dans ce chapitre, ce lien qui nous lie au Seigneur est nourri par plusieurs promesses divines parmi lesquelles celles qui évoquent la postérité de la stérile, l’opprobre du veuvage et la restauration durable.
1.La postérité de la stérile
La postérité de la stérile étonne telle qu’elle est décrite : le prophète dit « réjouis-toi, toi stérile, qui n’enfantes plus, qui n’a plus de douleur ! ». Si nous examinons la définition de stérile dans le dictionnaire, il est question au premier degré de celui qui n’a pas d’enfant ou qui ne produit pas. Au second degré, on dit celui qui ne produit pas, quel que soit le domaine.
Ce qui interpelle dans le texte est qu’on parle de la femme stérile mais on ajoute « qui n’enfantes plus », ce qui veut dire qu’elle a enfanté par le passé, mais qu’elle ne le fait plus. Cette femme a connu une fécondité interrompue. C’est comme un projet inachevé pour un couple qui projetait avoir cinq enfants mais qui au bout de la deuxième maternité se rend compte qu’il ne peut plus avoir d’enfants. Il est évident que ces époux ne seront pas contents parce que rien d’inachevé ne peut réjouir totalement.
Très souvent, quand les gens voient la joie d’un homme s’interrompre brusquement, ils en viennent à déduire brutalement qu’il est fini.
Mais qui es-tu pour conclure sur le sort de quelqu’un sans avoir écouté Dieu ? La bible dit que « il n’est pas au pouvoir de l’homme qui marche, de diriger ses pas » (Jérémie 10 :23). On ne finit que quand Dieu dit que c’est fini.
Dieu peut suspendre un projet, mais il achève toujours ses desseins.
Celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. (Philippiens 1 :16).
Si tu es de Dieu et que tu es comme arrêté, dis-toi que c’est comme quand on regarde un programme à la télévision. Celui qui regarde peut marquer une pause et ensuite reprendre pour finir.
Dans la vie des hommes, il se passe des choses qu’on ne peut pas expliquer. Et il vaut mieux ne pas se presser à parler. Quand l’insensé garde silence, il paraît même sage.
Les amis de Job se sont fourvoyés dans leurs théories parce qu’ils ont été pressés de parler sans comprendre ce que Dieu faisait avec lui.
Alors, Dieu peut dire « réjouis-toi, toi qui n’enfantes plus, parce que je vais continuer mon œuvre en toi».
2.L’opprobre du veuvage
Cette femme est appelée veuve parce que son mari était décédé. On ne demande pas pourquoi elle est veuve, mais on peut peut-être poser la question de savoir si elle est veuve depuis quand ?
Mais comment comprendre quand l’époux de cette femme se présente comme le Dieu créateur alors que le Dieu de toute la terre ne meurt pas ? L’explication se trouve aux versets 7 et 8 : « quelques instants, je t’avais abandonnée, mais avec une grande affection je t’accueillerai ; dans un instant de colère, je t’avais dérobé ma face, mais avec un amour éternel j’aurai compassion de toi, dit ton rédempteur, l’Eternel. »
Le message est simple : cette femme était veuve de son mari qui n’était pas mort mais lui avait dérobé sa face. Qui que nous soyons, quoi que nous possédions, si nous perdons la face de l’Eternel, nous connaîtrons l’opprobre de la veuve. Ainsi, on peut alors tout avoir mais manquer l’essentiel. Ceci nous montre la nécessité de garder Dieu dans notre vie.
Un enfant de Dieu doit savoir à quelle distance il est de Dieu. La face de l’Eternel est tout ce que nous avons.
Cet endroit, l’Eglise n’a de la valeur que parce que Dieu est là. Le jour où il détourne sa face, on n’est plus rien.
C’est dans la Bible que l’on apprend qu’une femme qui a perdu son époux est dans l’opprobre, cette honte exagérée, mais dans la vie courante, on a plutôt pitié de la veuve.
L’important, c’est avoir la face de Dieu dans la vie. Sans Dieu, nous connaîtrions la stérilité. Quand Dieu n’est pas là c’est la sécheresse.
Aucune femme sur terre ne peut perdre son mari sans savoir que son mari est mort, mais il y a de ces chrétiens qui ne s’inquiètent même pas de ce que Dieu a déjà retiré sa face.
Nous avons besoin de la face de Dieu.
Le veuvage, la stérilité a commencé quand Dieu lui a retiré sa face. Dans la présence de Dieu elle était féconde. Quand Dieu a retiré sa face, on peut changer d’assemblées comme on veut, mais rien n’y changera. C’est le veuvage.
La perte de rien d’autre ne peut nous réduire à cette étape, mais si l’on perd la face de Dieu, on sera réduit à rien. Nos efforts doivent être concentrés dans la conservation de la face de Dieu et sur rien d’autre.
Saül avait perdu les ânesses de son père, il était resté normal. Mais le jour où il a perdu la face de Dieu, un démon est venu habiter en lui.
Nous ne pouvons pas perdre une chose et avoir les mêmes conséquences que si on perd la face de l’Eternel. Le vide est tel que les démons peuvent venir jouer comme ils veulent.
La face de l’Eternel est le centre de la formule que Dieu a donnée à Moïse pour bénir son peuple. « L’Eternel parla à Moïse, et dit: Parle à Aaron et à ses fils, et dis: Vous bénirez ainsi les enfants d’Israël, vous leur direz: Que l’Eternel te bénisse, et qu’il te garde! Que l’Eternel fasse luire sa face sur toi, et qu’il t’accorde sa grâce! Que l’Eternel tourne sa face vers toi, et qu’il te donne la paix! C’est ainsi qu’ils mettront mon nom sur les enfants d’Israël, et je les bénirai.» (Nombres 6 :22-27).
C’est la face de l’Eternel qui est le cœur de la bénédiction.
3.La restauration durable
Les disciples d’Emmaüs étaient découragés après la mort de Jésus, mais le Christ est venu faire route avec eux et les réconforter. Quand tu es l’épouse de Jésus, il vient effacer la tristesse de ton visage.
La restauration durable de ce peuple, de cette nation, c’est le retour du Seigneur. Elle est caractérisée par le serment divin aux versets 9 et 10. Dieu a juré de ne plus s’irriter contre son peuple et ne plus te menacer…
Dans un instant de colère, je t’ai abandonnée, mais il n’y aura plus de séparation. Pas à cause de toi, mais à cause de moi. Les eaux ne couvriront plus la terre.
Il poursuit : « si l’on forme des complots, cela ne viendra pas de moi… ». Avec de telles promesses, quand l’ennemi vient, on ne doit pas trembler. C’est ainsi que Moise pouvait dire à Israël, devant le danger de la poursuite de l’armée de pharaon et la mer rouge, « gardez silence ».
Avant qu’il touche, l’ennemi sera touché, avant qu’il ne te déplace il sera lui-même déplacé. C’est ainsi que Dieu restaure son peuple.